La mise en place d’une stratégie RSE commence par une analyse de matérialité, que l’on représente visuellement par une matrice de matérialité. Des objectifs prioritaires clairement établis favorisent la réduction des coûts, la gestion des risques, l’engagement des parties prenantes et la transparence de la communication. C’est aussi une base pour mesurer les progrès.
Qu’est-ce qu’une analyse de matérialité ?
La matérialité désigne la pertinence des enjeux du développement durable pour une entreprise. Ainsi, l’analyse de matérialité permet d’identifier les plus importants, c’est-à-dire les enjeux qui ont l’impact le plus fort sur l’entreprise et ses parties prenantes.
Une fois que ces problématiques prioritaires sont déterminées, l’entreprise peut mettre en place des initiatives pour l’amélioration, à travers un plan d’action.
Les grandes étapes clés d’une analyse de matérialité sont :
- l’identification de toutes les parties prenantes, de leurs attentes et préoccupations,
- la collecte de données pour évaluer l’impact de l’entreprise sur le développement durable et générer des indicateurs de suivi,
- le classement des enjeux et leur priorisation, illustrée par une matrice de matérialité.
Plusieurs documents de référence sont utilisés, surtout les lignes directrices du GRI (Global Reporting Initiative), mais également la norme ISO 26000, les ODD (Objectifs de développement durable) des Nations unies ou encore la norme d’audit internationale AA1000.
Il est courant de consulter des rapports de durabilité d’entreprises du même secteur, ainsi que des études concernant le secteur d’activité.
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La matrice de matérialité
Faire une matrice de matérialité aide à visualiser les résultats de l’analyse et à mieux communiquer. Les rapports RSE comprennent souvent des matrices.
Il s’agit de graphiques à deux axes : l’axe des ordonnées représente l’importance des enjeux pour les parties prenantes et l’axe des abscisses, l’importance pour l’entreprise. Les enjeux clés se situent dans la partie haute et à droite.
Voici un exemple de matrice de matérialité.
Pour cette organisation fictive, l’exemple de matrice de matérialité montre que le quadrant nord-est comprend la réduction des émissions de gaz à effet de serre, un enjeu clé pour l’entreprise et ses parties prenantes.
Typiquement, un code couleur permet de catégoriser les enjeux, mais il existe plusieurs méthodes. Ici, les enjeux RSE environnementaux sont en vert, le bleu représente l’aspect social et l’orange symbolise la thématique de la gouvernance.
Attention, une matrice de matérialité évolue, par exemple avec de nouvelles normes, des innovations ou de nouvelles attentes des parties prenantes. Si un enjeu se situe dans le quadrant inférieur gauche, l’entreprise n’a pas besoin d’en faire une priorité immédiate dans sa stratégie RSE, mais cela peut changer.
Comment faire une matrice de matérialité ?
En général, un responsable RSE ou un consultant RSE effectue une analyse de matérialité, en impliquant les parties prenantes internes (la direction, différents services de l’entreprise) et externes (investisseurs, fournisseurs, clients…).
Lorsque l’analyse est complète, on peut faire une matrice de matérialité, qui n’est pas l’étape la plus difficile, bien qu’il y ait quelques pièges. Ce doit être une représentation objective et sans ambiguïté de l’analyse, avec un vocabulaire précis et cohérent. En outre, il faut régulièrement mettre à jour une matrice et pouvoir expliquer la façon dont on a obtenu les résultats.
Un autre point délicat concerne la double matérialité. Classiquement, l’analyse de matérialité met en lumière des enjeux qui ont un impact sur l’entreprise et ses parties prenantes. La double matérialité va tenir compte d’enjeux sur lesquels l’entreprise a un impact. C’est une approche de plus en plus courante.
