L’hydrogène blanc (naturel) représente un immense espoir et le sous-sol français en est généreusement pourvu. L’hydrogène est une formidable source d’énergie, propre et polyvalente, mais actuellement, on produit surtout de l’hydrogène gris. Le processus génère des émissions de CO2. Ce n’est pas le cas de l’hydrogène vert, néanmoins très coûteux. Évidemment, l’exploitation de l’hydrogène natif intéresse beaucoup de monde.
Qu’est-ce que l’hydrogène blanc ?
L’hydrogène blanc est le nom de l’hydrogène naturel, un élément chimique existant essentiellement sous forme gazeuse.
Le dihydrogène (H₂) est la forme moléculaire la plus répandue. Cette molécule s’obtient aussi par transformation et aujourd’hui, l’hydrogène sur Terre est majoritairement produit de cette manière.
Ainsi, l’hydrogène gris est obtenu par vaporeformage du gaz naturel et parfois d’autres hydrocarbures ; soit un processus extrêmement polluant (impact en termes de GES maximal).
Il est toutefois possible de produire de l’hydrogène vert (ou décarboné) par l’électrolyse de l’eau via des énergies renouvelables. L’hydrogène décarboné, ainsi produit, présente malgré tout un désavantage de taille : il coûte très cher et représente 1 % de l’hydrogène généré dans le monde. Pourtant, la région des Pays de la Loire développe une filière hydrogène avec succès.
Les « gisements » d’hydrogène naturel en France
L’hydrogène natif est omniprésent dans l’univers, notamment dans les étoiles. Contrairement à l’hydrogène gris, il n’est pas du tout polluant. Malheureusement, les « gisements » d’hydrogène blanc sont difficiles à exploiter. Beaucoup sont au fond de l’océan ; sinon, les quantités/concentrations sont limitées. Des experts sont d’ailleurs réticents à parler de gisements.
Mais un réservoir d’hydrogène naturel a été découvert en 2023, près de Folschviller en Lorraine et il pourrait offrir 46 millions de tonnes. Cela représente plus de 50 % de la production mondiale annuelle d’hydrogène gris obtenu avec du gaz naturel, chaque année. En outre, ce réservoir pourrait se renouveler assez rapidement.
L’hydrogène blanc est une ressource précieuse, mais ce n’est que le commencement d’une longue route. En France, les recherches sur l’hydrogène natif ne sont autorisées que depuis 2023, dans les Pyrénées-Atlantiques.
À quand le moteur à hydrogène pour tous ?
Un moteur à hydrogène utilise du dihydrogène et il est propre, mais obtenir la molécule génère une importante pollution (hydrogène gris). Ainsi, l’utiliser à l’état naturel est une solution extrêmement prometteuse, par exemple, pour l’objectif zéro émission nette, en tout cas à certains endroits. On pourrait probablement même produire de l’électricité à coût limité, sans polluer.
Tout cela relève pour l’instant de la fiction. Les technologies pour extraire, stocker et distribuer l’hydrogène naturel connaissent de grandes évolutions depuis peu, mais n’en sont qu’à leurs balbutiements. De nos jours, on mise sur l’hydrogène vert, la clé de voûte de la décarbonation de l’industrie pour l’État français.
Les investissements sont significatifs (9 milliards d’euros), dans le cadre du plan France 2030, pour que le pays devienne un leader mondial de l’hydrogène décarboné. Il serait en priorité utilisé dans divers secteurs industriels, pour remplacer le méthane, et pour la mobilité lourde, transport routier, maritime, ferroviaire, aérien. Le moteur à hydrogène pour tous n’est donc pas pour demain, encore moins le moteur à hydrogène naturel…
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Décarbonation et hydrogène blanc : le début de l’aventure
Il existe des techniques d’extraction, celles de l’entreprise Hydroma, sur le plus grand site d’hydrogène natif connu, au Mali. Elles ne sont toutefois pas techniquement au point pour une extraction massive.
De lourds investissements seront nécessaires pour développer les procédés, mais nous savons que l’exploitation de l’hydrogène naturel coûterait 2 à 3 fois moins cher que de produire de l’hydrogène gris. Il s’agit de l’extraire et non d’utiliser une quelconque source d’énergie pour obtenir la fameuse molécule.
Nous sommes en phase d’exploration des réservoirs d’hydrogène naturel en France. L’exploitation est possible et envisagée, notamment pour l’exceptionnelle concentration d’hydrogène en Lorraine, mais il reste de nombreux obstacles à franchir.