Le Sénat veut faire de la RSE « un atout pour les entreprises françaises »*, mais les sénateurs peuvent eux-mêmes s’engager concrètement dans une démarche RSE et… être labellisés ! C’est ce qu’a fait Henri Cabanel, le sénateur de l’Hérault, pionnier de la « RSÉ » : Responsabilité Sociétale des Élus.
Henri Cabanel et son initiative RSÉ
Pour la première fois en France, le cabinet d’un membre du Sénat a été certifié RSE par l’Afnor. C’est a priori surprenant, mais le référentiel Afnor du Label Engagé RSE est suffisamment flexible pour cela et le fonctionnement d’un cabinet de sénateur s’avère relativement proche de celui d’une petite entreprise.
Comme pour une entreprise, la démarche du cabinet d’Henri Cabanel a débuté par une évaluation initiale sur site (en 2016). En 2019, il obtient le Label Engagé RSE de l’Afnor Niveau Exemplaire.
Il est le seul à ce jour et aimerait ne pas le rester, mais il a dévoilé un excellent moyen pour le Sénat de montrer la voie à suivre en RSE : des sénateurs peuvent faire évaluer leurs propres pratiques.
Bientôt une responsabilité sociétale des élus ?
Henri Cabanel, sénateur de l’Hérault, propose un livret sur son site, « Bientôt une responsabilité sociétale des élus ? », dans lequel Dominique Wolff de Wolff-Consulting intervient, pour donner son point de vue, en tant qu’évaluateur Afnor Certification, à propos de l’évaluation RSE selon la norme ISO 26000.
Dans un entretien, il explique que le référentiel Engagé RSE est « idéalement adapté aux élus », rappelant qu’il « comporte un axe fort sur l’ancrage territorial tout à fait adapté à la valorisation de l’action politique. »
La Ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme, Olivia Grégoire, s’exprime dans ce livret à propos du projet RSÉ du sénateur Cabanel :
« Je trouve particulièrement intéressante l’initiative du sénateur Cabanel. D’abord parce qu’on oublie trop souvent que les élus sont à la tête de petites équipes qui fonctionnent, toute proportion gardée, comme des entreprises. […] Au-delà de ça, un élu a une responsabilité environnementale évidente dans les moyens qu’il choisit pour se déplacer, pour s’exprimer, pour recevoir. »
Autres labels RSE à connaître :
- Le Label Lucie, qui se décline en une version collectivités
- Le Label B-Corp, présent en France
- La certification Ecovadis, avec une composante benchmarking
Est-il vraiment possible de certifier RSE des élus ?
Cela paraît tout à fait faisable. D’ailleurs, Henri Cabanel porte un projet de création d’un label spécifique Responsabilité Sociétale des Élus et c’est une pièce maîtresse de son travail en tant que sénateur.
À l’instar des entreprises privées, des entreprises publiques et des organismes développent un mode de management durable. Il existe un club développement durable des établissements et entreprises publics (CDDEP), où vous trouvez notamment l’URSSAF, Pôle Emploi, la Banque de France, le CNRS, des CHU de diverses villes… Le livret « Bientôt une responsabilité sociétale des élus ? » évoque que la CAF et la CCI de l’Hérault sont engagées RSE.
Pourquoi pas des élus ? Il suffit d’un Siret. Au-delà des différences avec les sociétés, comme les parties prenantes d’un sénateur qui sont surtout des maires, il y a essentiellement des similitudes (achats responsables, transparence, qualité de vie au travail…) et les mêmes avantages, tels que le gain de confiance et de meilleures performances.
* Rapport d’information n° 89 (2022-2023), déposé le 27 octobre 2022